Portrait Des fleursà profusion
Éleveurs de chèvres dans l’Ain, Patrick Triboulet et Benoît Verzier partagent leur passion de fleurir, embellir et accueillir.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
À la ferme des Pampilles, chez Patrick Triboulet et Benoît Verzier, à Saint-André-le-Bouchoux (Ain), la chèvrerie et la fromagerie, impeccablement tenues, sont cachées sous une profusion de fleurs et de massifs en tout genre. Ce ne sont pas moins de 2 000 boutures que les éleveurs mettent en terre chaque printemps.
Les gens viennent de loin pour déambuler dans cette oasis de douceur et de couleurs, ainsi qu’y acheter de bons fromages. Ils repartent souvent bluffés, avec une autre vision de l’agriculture. Certains reviennent avec des amis ou de la famille. « Notre ferme devient l’opportunité d’une sortie régulière », se félicitent les éleveurs. Sensibles et ouverts, les partenaires se plaisent à partager leur passion des fleurs, comme leur univers.
Dès leur installation en 1990, ils fleurissent l’exploitation. À l’époque, la vente directe était peu développée, et l’ornement était un moyen d’attirer les clients. Les premiers massifs de géraniums sont implantés dans des pneus ou des bacs en bois. Puis, en côtoyant les propriétaires de belles fermes bressanes, ils apprennent à associer couleurs et variétés. Dans un département où le fleurissement est une tradition bien ancrée, ces autodidactes s’appuient sur le savoir-faire de leurs aînés, et collectionnent, depuis vingt ans, les premiers prix des concours de maisons et fermes fleuries.
Afin que ce violon d’Ingres n’alourdisse pas leur quotidien, Patrick et Benoît simplifient leur travail lié aux fleurs. « Nous sommes devenus très organisés, voire maniaques », sourient-ils. Dans les massifs, les vivaces ont remplacé les annuelles. L’arrosage est automatisé à 90 %. Les fleurs fanées ne sont jamais enlevées. Grâce à un apport d’engrais riche en potasse, elles se confondent dans la masse.
À l’écoute des visiteurs, les deux comparses ont aménagé les abords de l’exploitation en un jardin bucolique extraordinaire, avec un joli étang, un parc de chèvres naines et une basse-cour. Des bancs, des tables et des chaises sous la tonnelle invitent à la pause. Le public peut assister, en fin de journée, à la rentrée des chèvres du pâturage, et à la traite. « De nombreux enfants qui visitent notre ferme n’ont jamais vu autant d’animaux », se réjouissent les éleveurs, pour qui le bonheur est celui que l’on donne aux autres.
Anne Brehier
Pour accéder à l'ensembles nos offres :